Anne-Marie se raconte

A 10 ans, avec mon frère de 8 ans, nous nous levions à 4 h du matin pour aller récolter la canne à sucre. Nous partions le ventre presque vide. La seule nourriture que nous mangions était des morceaux de canne. A la fin de notre journée de travail, vers 17h, nous en avions coupé deux charrettes. Nous récupérions les fleurs de cannes mises de côté pour en faire des matelas et en rentrant nous ramassions du bois pour préparer le repas du soir fait de maïs, de gras et parfois de pois cassés. A 22h, il fallait retourner à Petite Île pour rapporter de l'eau pour les besoins du lendemain.

                                                                                                                                 Anne-Marie

Comments

[TATIJO]

quand je pense que maintenant les jeunes se plaignent pour la moindre petite bêtise..

Il faudrait aller leur raconter la vie que vous avez eue dans les écoles, cela ne leur ferait pas de mal !!

Amitiés.

Tatijo

[les theresiens]

c' est vrai qui on ramassait les fleurs de cannes pour faire des oreillers aussi , il fallait mettre à sécher, après on râpait bien. On tirait le bois; on triait les petits bouts qui pouvait piquer et on remplissait les oreillers de toile écrue, parfois on utilisait aussi des sacs de pains ou de farine pour faire nos oreillers.

Lucette

[kaskavelle]

Votre récit est émouvant Anne-Marie ! La vie était vraiment dure à la Réunion dans le temps ! Vous n'avez jamais baissé les bras et vous voilà en train d'apprendre pour continuer à avancer ! Un grand bravo pour ce grand courage ! Je vous fais une grosse bise !

[TATIJO]

Anne-Marie, vous m'avez fait pleurer. Pauvres petits marmailles, si petits et si vulnérables dans cette misère. Je ne sais pas si à la Réunion, il y a toujours des enfants dans cette galère à notre époque. Je sais malheureusement que dans le monde il y a même pire. Vous étiez nombreux à la maison ?? vous avez quand même pu aller à l' école après ??

vous êtes devenue une bien jolie personne toujours pleine de courage pour venir apprendre. J' ai hâte de lire la suite. Je vous admire Anne-Marie, vous pouvez être fière de vous.